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LE SANCTUAIRE DE N.-D. DE LOURDES (ou Rosaire) DE GRAVIÈRES

 La Société de Sauvegarde a contribué, en 2003-2004, à la restauration de cet ensemble original, témoin de la foi des habitants de nos campagnes au xixe siècle.

Il a été construit par le curé Maurice Canaud en 1874. Ce prêtre, né en 1821, vicaire puis curé à Gravières de 1846 à sa mort en 1896, fut un bâtisseur. Outre l'école de filles, actuelle mairie, on lui doit l'agrandissement de l'église.
Ayant fréquenté dans son enfance le sanctuaire de Notre-Dame de Chapias, il avait fait le vœu d'en édifier un à Gravières. Après avoir envisagé le sommet du Serre de Barre, il réalisa son projet en bord de route sur les rives du Coudoulas.
Il fut le siège d'une archiconfrérie Notre-Dame de Lourdes qui a eu de nombreux adhérents. Il présente quatre éléments :
- Une chapelle en forme de tour crénelée avec ses quinze stations du chemin de croix ;
- Quinze petits oratoires rappelant les quinze mystères du Rosaire ;
- Un chemin de croix partant de cet enclos jusqu'à l'église paroissiale ;
- Près de la chapelle, une sacristie aux murs bâtis en schiste en arêtes de poisson, mode de construction traditionnel de la Cévenne méridionale.

Rosaire de Gravières : Une partie des oratoires, avec la chapelle en forme de tour crénelée

Vue d'une partie des oratoires, avec la chapelle en forme de tour crénelée

Oratoires Rosaire de Gravières : La sacristie

La sacristie

En creusant les fondations de la sacristie, on découvrit une voûte en grosses briques, vestige d'un four gallo-romain du ive siècle. On se trouve en effet à proximité du site gallo-romain du Mas Dieu où Joseph Thibon (maire des Vans de 1959 à 1965) situait la première église de Gravières. Albin Mazon, grand ami du curé Canaud, dans son ouvrage Voyage dans le midi de l'Ardèche, décrit ce four constitué d'un corridor, entièrement enterré de 6 mètres de long sur 1,20 mètre de large. À son extrémité, il était recouvert d'une voûte sous laquelle on plaçait le feu. Une autre partie était couverte d'une série d'arcs-doubleaux en briques séparés d'environ 20 cm formant une voûte à claire voie pour le passage de la chaleur. Lors du déblaiement, ces briques s'affaissèrent. Les déblais ont fourni bon nombre de fragments en terre cuite, beaux spécimens de poterie dite « samienne » (provenant de l'île de Samos) datée du ive siècle.
On a également découvert à cet endroit la partie concave en basalte d'un moulin à bras dont l'autre partie a été trouvée dans un puits au Mas Dieu.
Ce site est consacré au culte. D'après Albin Mazon, à la fin du xixe siècle, on y célébrait la messe tous les matins.
Le 9 juillet, c'était la grande fête de Notre-Dame des Prodiges. On y venait de loin et Mazon parle de 5 000 personnes campant sous les châtaigniers. Le déclin du pèlerinage commença en 1914. Après 1945, les châtaigniers disparurent et on n'y célébra plus d'office que deux fois l'an en mai et octobre pour les mois de Marie et du Rosaire.
   En 1974, la tour a été réparée, ainsi que le toit de la sacristie. En novembre 2001, l'association pour la restauraton de ce site est créée et décide d'entreprendre la restauration de ce patrimoine.
Grâce à la générosité des donateurs, aux aides publiques (Conseil général, municipalité, DRAC), à celles de la paroisse et de la Sauvegarde, les quinze oratoires ont été restaurés en 2003 et la sacristie en 2004.

Décor d'un oratoire Rosaire de Gravières : Décor d'un oratoire Rosaire de Gravières : Décor d'un oratoire

Exemples de décors des oratoires